One-shot de dystopie dans un monde contemporain un peu futuriste (autour de 2050, il me semble), où la criminalité a explosé aux Etats-Unis et où les criminels font limite la loi. Pour la dixième année consécutive, un grand ponte mafieux organise un jeu télévisé particulièrement violent mais apprécié. Dorothy l’a toujours détesté ; pourtant, suite à l’enlèvement de son fils, elle se voit contrainte d’y participer afin de le récupérer. Or, pour cette édition, le jeu prend un virage plus meurtrier encore, où l’enjeu n’est pas seulement de gagner mais aussi, et surtout, de survivre…

L’histoire va bien au-delà d’un simple jeu meurtrier ; il y est question de vengeance, de résurgence de passé sombre (celui de Dorothy, qui est lié à l’organisateur du jeu), et de découverte de secrets familiaux pour Paul. Le couple Dorothy/Paul est très éprouvé à mesure que certaines vérités éclatent, cela combiné à la pression croissante du jeu avec pour enjeu leur propre survie. Les points de vue principaux, avec Dorothy et Paul, alternent fréquemment avec  ceux de divers personnages secondaires, parfois récurrents, et l’on découvre ainsi différents profils, avec des motivations très diverses quant à leur participation au jeu, ainsi que leurs ressentis sur ce qu’ils y vivent. Le récit montre également, à plusieurs reprises, comment l’argent (sous forme, ici, de récompenses exorbitantes) peut pousser les gens à la violence et au meurtre. J’ai trouvé tout cela vraiment intéressant. Petit bémol, des flash-backs qui plopent parfois sans crier gare, même si cela arrive souvent quand les gens repensent à leur passé, ça coupe un peu le fil - mais cet aspect est relativement anecdotique.

En bref, j’ai bien aimé, plus que je ne l’aurais cru en lisant le résumé, et je le recommande, mais attention aux TW !

TW : violence avec meurtres, sang, mort d’animaux, kidnapping, suicide, torture

One-shot de fantastique jeunesse avec un apprenti nécromant autodidacte qui rappelle à la ‘vie’ le cadavre d’un ancien tueur en série qui a sévi dans son village jusqu’à son exécution, afin de se venger de ses camarades au collège qui le malmènent… Cependant, ce dernier lui avoue qu’il n’a jamais tué personne et que le véritable tueur est toujours en vie.

Une histoire originale sympa à lire et qui se lit bien, malgré quelques coquilles ici et là. La conception de la mort, ou de la ‘vie’ après la mort, dans ce roman, était intéressante, et notamment ce que cela impliquait dans la pratique de la nécromancie ici.

L’écriture a un côté humoristique qui convient bien à l’univers, malgré les thématiques sombres également abordées (meurtres d’enfants…) ; même si ce n’est pas forcément très décrit, attention aux triggers warnings, à prendre en compte. Le protagoniste principal s’avère assez cynique, c’est assez amusant d’avoir ses remarques entre parenthèses qui interrompent parfois le narrateur, même si c’était un peu perturbant au début. Le récit ne l'épargne pas, et va l'amener à revoir sa pratique de la nécromancie et ses motivations, ainsi que sa relation avec la mort.

En résumé, une lecture que j’ai bien aimé et que je recommande !

TW : enlèvements, violences physiques et meurtres d’enfants ; mort d’un animal ; nécromancie, présence de cadavres dans un état de conservation variable (dont zombies) ; cannibalisme (scène non décrite) ; deuil


Un premier tome d’une série de dark fantasy dans un monde encore marqué par la guerre, la paix anéantie par une femme dont on ne connaît plus le visage mais qui vit toujours dans la cité qu’elle a assujettie des siècles plus tôt, Uxora. Kaylor y vit, prisonnière, et sa vie prend un tour plus dramatique encore lorsqu’elle est arrêtée à cause de ce qu’elle est et de ce qu’elle porte en elle. Jaïke, lui, est guerrier d’un clan à l’agonie, porté par la rancœur et la soif de vengeance à l’égard de cette immortelle qui lui a tout pris. Il est chargé par son chef de récupérer la jeune femme, bien qu’il la considère comme un monstre, car elle pourrait jouer un rôle décisif dans le conflit qui les confronte à l’immortelle… si elle ne devient pas celle qui précipitera leur fin. 

Un premier tome bien amené et bien écrit. L’univers est prometteur, le côté sombre se manifeste surtout au niveau psychologique, par les impacts traumatiques sur les personnages de leurs vécus respectifs, terribles. Le récit n’est pas tendre avec eux non plus, même s’il comporte des passages plus calmes (mais attention aux triggers warnings, comme la description de tortures à un moment – lecture destinée à un public averti). Beau livre-objet, aussi, la couverture est superbe, ainsi que les illustrations d’intérieur. J’ai passé un très bon moment de lecture et suis curieuse de découvrir la suite !


Un roman one-shot de fantasy dans un territoire insulaire. Aydan, le frère de Tara, a disparu en mer et est présumé mort. Quelques années après cette tragédie, Tara découvre des lettres rédigées par ce dernier que détenaient ces parents, vieilles de plusieurs siècles, où celui-ci prétend être retourné dans le passé ! Déterminée à le retrouver, elle se lance alors dans un voyage jusqu’aux Eaux Tueuses, afin de voyager dans le passé à son tour…

L’organisation est assez spéciale puisqu’elle alterne le point de vue de Tara, en son temps alors qu’elle cherche à retrouver son frère perdu dans le passé, les lettres de ce dernier qu’elle a reçues, et les points de vue de Véralis et dudit frère, dans l’époque passée. J’aime beaucoup le fait que ce soit centré sur l’amour fraternel entre Tara et Aydan. L’univers est intéressant, avec une origine originale des sirènes et des tritons. Deux mentalités opposées sont mises en avant ici, chacune avec ses défauts, et les réflexions qui en découlent de la part des personnages, l’évolution de leurs points de vue, sont intéressantes à observer. Juste un peu frustrée concernant un certain point qui n’aura pas été éclairci, finalement, même si c’est en marge du récit.

Une lecture que j’ai beaucoup aimée, et que je recommande pleinement !


Roman one-shot de fantastique. Félix perd tragiquement sa petite amie dans un accident de voiture, auquel lui-même survit. Commence alors une lente descente aux Enfers, rongé par la culpabilité et par cette perte dont il ne se remet pas. Seul point d’ancrage : ce chien sorti de nulle part, qui le suit depuis son réveil à l’hôpital. Sauf que, plus le temps passe, plus Félix en vient à se questionner sur la véritable nature de ce chien… et ses motivations.

Comme on peut le suspecter, le récit est très porté sur la psychologie et, de fait, a un rythme plutôt ‘lent’ (pas de grosse action) avec un homme qui tombe sous l’emprise d’un démon après le décès de sa compagne. Il n’en a pas conscience au début mais certaines étrangetés concernant l’animal le poussent à douter. Il met du temps à appréhender à quoi il a affaire, avec des phases où, par ‘praticité’ ou paresse psychologique, parce qu’en même temps, ce chien est son seul ancrage dans la réalité, il n’y pense plus. Il y est donc question du deuil, de la difficulté à s’en remettre et même à accepter, à retourner vers les autres, à accepter leur bonheur quand le sien lui a été arraché, de comment cela t’amène parfois à te détacher des autres, alors que le fossé ne cesse de s’élargir… Il y a un côté ambivalent de la relation entre le protagoniste et le ‘chien’, ce dernier étant devenu indispensable au protagoniste, mais en même temps il le détache de ses relations et de la réalité ; une sorte de connexion perverse où Félix se met un moment à fermer les yeux sur beaucoup de choses pour ne pas voir vers quoi il glisse, parce que c’est plus facile. Le traitement de ces thématiques était intéressant, le style plutôt poétique s’y prêtait bien.

Les chapitres, courts, se lisent vite, et sont parfois entrecoupés de passages du texte de Sainte-Onge sur les démons qui aident à comprendre certaines choses, ainsi que des épisodes de cartoon et de l’histoire de Don Giovanni, qui comporte également un démon (histoire vue à l’opéra par Félix avec sa compagne juste avant son décès). Je dois admettre ne pas avoir compris l’intérêt de ces deux derniers mais comme les passages sont courts, cela ne m’a pas gênée outre mesure.

En définitive, il n’y a pas réellement d’épouvante, je trouve, la dimension de l’œuvre est surtout psychologique, à part éventuellement la fin et quelques passages anecdotiques. Les TW sont, évidemment, d’ordre psychologique (dépression, tentative de suicide…) mais il n’y a pas de description détaillée.

Une lecture que j’ai bien aimé et que j’ai trouvé intéressante et que je recommande.

Fantasy dans un monde type steampunk, à la cartographie similaire au nôtre avec des noms pour la plupart différents, sauf exceptions (Londres). Ici, tous sont dominés par l’Empire lalien (équivalent de l’Angleterre) et les fées grâce à leur monopole sur le valhaid, énergie magique qui assure le fonctionnement des machines créées à l’issue de la Révolution Industrielle. Geisha en Héliotique, Hime rencontre Leslie Hunter, ingénieur de cet empire. Désireux d’échapper au destin que leurs sociétés ont tracé pour eux, ils décident de s’unir dans un mariage d’amitié. Mais à peine Hime a-t-elle le temps de s’adapter à sa nouvelle vie que Leslie disparaît mystérieusement, et elle est seule à mener l’enquête.

Les thématiques sociétales sont prépondérantes dans le récit : colonialisme avec domination de l’Empire lalien et des fées qui est remis en cause avec le ressentiment qui s’ensuit, discrimination, racisme, inégalités entre hommes et femmes qui transparaît clairement au travers de certains personnages principaux (par exemple Debra, qui a dû lutter pour obtenir son poste et a subi du harcèlement scolaire du fait d’être une femme dans un milieu d’hommes). Et pas uniquement de manière contextuelle : elles sont au centre du récit et son moteur, relatant divers bouleversements qui se produisent dans l’échiquier mondial tandis que divers pays veulent se libérer du joug de l’Empire lalien (voire prendre sa place de dominant). Les enjeux liés à l’enlèvement de Leslie n’occupent que la première partie du récit. Pas de gros fil conducteur ‘unique’ même si tout se suit de manière chronologique, mais plutôt divers évènements imbriqués qui affectent les personnages principaux et les obligent à évoluer avec ces mutations en cours, à revoir leurs existences sous un autre angle.

Quelques représentations LGBTQIA+, avec une Debra clairement désignée comme bisexuelle, une romance lesbienne dans la dernière partie du récit, ainsi que deux personnages asexuelles et demiromantiques même si, pour ces derniers, ce n’est pas indiqué clairement dans le récit mais en amont. J'ai trouvé cela un peu dommage, leurs ressentis à ce sujet, même juste mentionnés rapidement, auraient pu mieux faire comprendre ces orientations qu'une simple définition en début de roman. Pas qu'elle soit inutile mais sans elle, je ne me serais pas rendue compte de leurs orientations.

J’ai eu un peu de mal avec le style ; certains passages manquaient de dialogues et faisaient plus ‘résumé’. J’ai également eu du mal à m’attacher aux personnages et à me sentir parfois concernée par ce qui leur arrive. Par ailleurs, certains points du récit ne m’ont pas convaincue, en particulier la résolution de fin avec la question des hortensias, ainsi que le ‘Vide’ des Delasach qui sort d’on ne sait pas (il n’est même pas indiqué s’il s’agit d’une malédiction ou autre chose). Petit point plus anecdotique, quelques coquilles, notamment un problème avec les accents circonflexes souvent absents.

En bref, une lecture intéressante par l’univers et les thèmes abordés mais qui, du fait des nombreux points qui m’ont chiffonnée, m’a laissée plutôt mitigée.


 
 

Urban fantasy dans notre monde où, depuis quelques années, l’existence des sorciers et de la magie est connue de tous. Si, dans quelques pays, un statu quo entre sorciers et non-sorciers est instauré, ce n’est pas le cas en France, où la politique des non-sorciers ne cesse de se durcir, dans le but de les ‘contrôler’ et d’assurer la sécurité des non-sorciers. Petra est une institutrice non-sorcière convaincue du bien-fondé de ces mesures. Cependant, le jour où la milice vient à l’école où elle enseigne pour emmener un de ses élèves dont les parents, sorciers, ont été arrêtés, elle ne peut se résoudre à les laisser faire et s’enfuit avec lui. Initiative qui la conduira à côtoyer ceux qu’elle considère pourtant comme des monstres…

J’ai bien aimé l’univers présenté avec ses différentes catégories de sorciers et de compétences magiques, ainsi que tout l’aspect discrimination que subissent les sorciers, basée sur de la méconnaissance qui a amené les non-sorciers à les considérer comme dangereux. On peut y voir des parallèles avec des faits passés et l’actualité : la dénonciation des sorciers, leur enfermement dans des prisons le temps de leur ‘jugement’ supposée évaluer leur niveau de dangerosité et la maltraitance qu'ils y subissent, les réseaux clandestins qui assurent des transferts vers des lieux espérés sûrs, voire des exfiltrations vers des pays neutres…

Le récit adopte le point de vue de Petra, ce qui lui donne une dimension intéressante : humaine anti-sorciers relativement modérée, elle n’est pas forcément pour leur mise à mort, mais considère leurs capacités comme contre-nature et eux comme des monstres à contrôler. Cependant, les évènements du récit l’amènent à reconsidérer son opinion, de manière très progressive, notamment via les exactions commises à leur encontre ; cependant, on sent qu’elle a du mal à remettre ses croyances en question.

Seuls quelques points anecdotiques m’ont un peu chiffonné mais, dans l’ensemble, c'est une lecture que j’ai bien aimé.


Urban fantasy MM centrée sur un couple fiancé, après leur installation dans une ville fictive largement habitée par des individus magiques (lycanthropes, alfes, sorciers, garous de toutes sortes...). En effet, l’un des deux conjoints, un sorcier et ancien flic, a hérité d’un domaine et d’une librairie de sa tante morte ; cela leur a, en outre, servi de prétexte pour fuir Boston et les événements tragiques qui s’y sont déroulés, et sur lesquels nous n’avons d’abord pas beaucoup de détails. Même s’ils ont quitté cette vie, certaines habitudes ont la vie dure, et il ne faut pas longtemps pour que le duo fourre son nez dans les affaires d’autrui, dans une ville où beaucoup cachent des secrets…

Chaque tome présente une enquête indépendante. C’est une série que j’aime beaucoup, avec pas mal de personnages loufoques (des amateurs de meurtres...) et un humour déjanté, parfois cru (pas de scènes de sexe explicite décrites mais qui sont plus que mentionnées). Pas mal de personnages LGBT+ aussi, notamment gay. Un fil conducteur, plutôt sérieux, commence à se dessiner autour de la tante Ursula et de l’héritage laissé à son neveu, qui ne la connaissait pourtant pas mais dont elle vantait les qualités dans toute la ville, ainsi que sur les événements à Boston et ses retombées (notamment dans le 3ème tome).

Vegas Paranormal est une série d’urban fantasy en 6 tomes. J’en ai lu le premier tome.

Erica Saint Gilles est propriétaire d’un bar réservé aux créatures surnaturelles à Las Vegas et dirige une petite équipe hétéroclite. Plus qu’un simple job, c’est son refuge ; bardé de protections magiques, elle s’y terre pour échapper à la vengeance éventuelle d’un ex sadique. Cependant, lorsqu’un tueur s’en prend à ses employés, elle n’a plus d’autre choix que de faire face à la part sombre de son passé qu’elle s’efforçait de fuir… si elle parvient à surmonter la peur qui la ronge depuis des années.

Qu’on se le dise… j’aime les histoires dans lesquelles un passé sombre refait surface. Et là, nous sommes servis ! Le rythme est parfois un peu rapide, mais le style est fluide, et l’histoire est prenante. Pas de romance centrale, ici, ni même très visible, je suspecte à peine l’éventuel futur love interest d’Erica… car clairement, ce n’est pas le propos, et j’en suis ravie. La relation centrale est plutôt celle de l’équipe soudée, même s’il y a quelques feelings amoureux potentiels, et c’est appréciable. Tous se traînent des casseroles, on ne sait pas encore quoi pour la plupart, et je suis curieuse de les découvrir. C’est un peu toujours ma crainte avec l’urban fantasy, une romance trop présente avec des tropes que je n’aime pas et des clichés sexistes. Ici, pas du tout.

D’ailleurs, un thème prépondérant dans cette histoire est le sexisme. Tout d’abord, à travers le passé d’Erica avec son ex, un pervers narcissique manipulateur qu’il la réduisait à l’état de chose en sa possession et qu’elle a fini par fuir, jusqu’à changer de nom et couper les ponts avec sa famille, pensant ainsi les protéger. A travers la nymphe battue par son conjoint, mais auprès de qui elle retourne à chaque fois, croyant à ses promesses de changement. A travers Lola, la flic, mise sur la touche, qui doit bosser plus dur que ses homologues masculins pour se faire respecter dans le métier ; où, quand elle proteste et manifeste son opinion, on la considère comme une hystérique, quand un homme ne ferait que ‘faire valoir son point de vue’… Erica se positionne contre cela, et manifeste réellement son désir d’être traitée comme une égale, y compris à l’égard de quelques-uns de ses employés qui ont parfois tendance à la traiter comme une chose à protéger, parce qu’elle est une femme.

Autre point central : Erica et son passé, comment celui-ci impacte son présent. Jusque-là, elle ne cessait de vivre dans la peur que son ex la retrouve, malgré tout ce qu’elle a fait pour disparaître. La peur que cet homme suscite en elle est si grande qu’il l’effraie davantage qu’un individu pourtant bien plus dangereux que lui, techniquement parlant ! Mais le trauma est là, et c’est effrayant de voir l’emprise que cela peut avoir. Il est donc également question pour elle de s’extraire de cette peur, d’affronter enfin ce passé au lieu de le fuir, pour elle et pour ses proches ; de vivre, finalement, non pas dans l’ombre de ce passé qui l’effraie mais dans le présent.

En parallèle de cela, le récit dépeint un univers prometteur, entre sa Guilde de sorciers et sa politique de conduite, parfois aberrante, ses créatures et les éléments sous-entendus sur leurs modes de vie et comment ils se sont éventuellement intégrés aux humains comme les vampires psychiques et leurs casinos… et même des éléments mythologiques avec une déesse nordique ! Plusieurs points mystérieux titillent ma curiosité, en particulier la question de l’épée.

En bref, j’ai beaucoup aimé ce premier tome, que je recommande, et je suis curieuse de découvrir la suite !

Sorceraid est une série d’urban fantasy type feuilletoniste, de 10 épisodes (= tomes courts) réunis en 2 saisons. J’en ai lu la première saison, soit les 5 premiers épisodes.

 

Nora ne connaissait rien du monde magique avant d’intégrer le cabinet Sorceraid, spécialisé dans la vente de produits et solutions magiques, en particulier à ceux qui n’en ont plus. Elle a l’occasion d’apprendre qu’elle est dotée du don de régénération, c’est-à-dire qu’elle dispose d’une magie qui ne cesse de se régénérer ; et dans un monde où la magie finit par s’éteindre chez la plupart, cela crée des envieux… et elle pourrait y laisser bien plus que sa magie.

J’ai beaucoup aimé l’univers, qui est original notamment par la question de la décadence, c’est-à-dire le phénomène, chez les sorciers, qui définit la perte de leur magie après un certain temps d’utilisation (une forme de tarissement de la source, si l’on veut). Des sociétés comme Sorceraid vendent des produits et des services en particulier à ces personnes-là. A contrario, ceux disposant du don de régénération n’ont pas ce souci-là, ce qui crée une certaine jalousie envers eux (ils sont souvent surnommés des ‘riches-en-magie’, c’est assez transparent…). Le récit explore ce que cette problématique implique, en matière d’abus et de dérives, au fil de ces différents épisodes.

Les persos sont bien exploités, en particulier Nora qui ne se laisse pas marcher sur les pieds ; c’est aussi intéressant de voir qu’elle ne prend pas toujours les bonnes décisions, par méconnaissance ou autre, et comment son cheminement l’amène plusieurs fois à réviser son jugement. Pas de romance prédominante, c’est très secondaire, ce qui n’était pas forcément pour me déplaire.

Avec une fin de saison en demi-teinte, j’ai hâte de connaître la suite et je recommande cette lecture !

Dullahan est une revisite du conte de la Belle et la Bête croisée avec une légende irlandaise, celle du Dullahan. L’histoire se tient en un tome unique.

 

La légende du Dullahan hante les contrées les plus sauvages d'Irlande. On raconte que le cavalier sans tête erre dans la nuit, armé de son épée et de son fouet de vertèbres, et sème la mort sur son passage. Il ne s’agit que d’une légende… Qui prend cependant vie pour Mila lors d’une nuit, tandis qu’elle campe avec des amis dans les montagnes de Killarney. Mila est enlevée par le Dullahan et emmenée dans un château plongé dans le passé. Une seule solution s’impose à elle pour recouvrer sa liberté : mettre fin à la malédiction qui pèse sur le Dullahan en découvrant la vérité sur sa mise en place, tâche qui nécessitera qu’elle se fasse passer pour une jeune femme du début du 17e siècle, celle avec qui le Dullahan l’a confondu en l’enlevant.

La première chose qui m’a attirée vers ce livre est l’utilisation d’une légende assez peu utilisée (enfin, il me semble), celle du Dullahan. En amoureuse de mythes et légendes, cela ne pouvait que titiller ma curiosité ! Le croisement avec le conte de la Belle et la Bête m’intriguait également. Cela étant, j’avais une petite appréhension concernant l’aspect romance, n’étant pas une fan du genre.

Contrairement à ce que je craignais, la romance est bien passée. Il ne s’agit pas d’un amour au premier regard, même s’ils se plaisent rapidement. Nous sentons bien la peur (voire la haine) que l’homme lui inspire d’abord, sans qu’il y ait de véritable attraction. L’autrice prend le temps d’installer leurs sentiments, ce qui rend leur couple convaincant. Heureusement, elle n’a pas fait de Mila une simple remplaçante de la femme du 17ème siècle.

L’intrigue est bien ficelée avec des secrets qui se révèlent peu à peu et une ambiance un peu mystique, portée par une plume simple et fluide qui fonctionne. On découvre l’envers du décor à travers des fragments du passé qui a conduit à la malédiction, ainsi que certains personnages et leurs motivations. La façon dont la légende a été exploitée et mêlée au conte est intéressante. Quelques points m’ont chiffonné sur leur vraisemblance, mais ce sont des aspects très ponctuels, de l’ordre du détail à l’échelle d’un moment d’une scène, ainsi que quelques petits oublis (en particulier le plan de base de l’antagoniste qui ne semble pas avoir pris un certain point en considération avec la levée de la malédiction).

Kian m’a également semblé accepter un peu trop rapidement la véritable identité de Mila, n’exigeant pas d’explication ensuite ni même d’en discuter ; et comme l’histoire n’est pas de son point de vue, difficile d’imaginer comment il a digéré tout ça… Et j’ai trouvé la fin un peu trop ‘facile’ et arrangeante, étant donné la situation dans laquelle ils étaient.

En bref, une revisite qui m’a bien plu, malgré quelques détails, et que je recommande !

Le Maître des Esprits est une revisite de la légende de Mulan en un tome unique.


Les Dämons sont de retour. Pour contrer une éventuelle invasion, l’Empereur fait lever une armée : chaque foyer de chaque ville et village devra obligatoirement fournir un homme pour l’intégrer. Lihua, une jeune femme qui rêve de posséder sa propre épée, décide de prendre la place de son père malade, trop faible pour espérer survivre, tout en ayant conscience du risque qu’elle prend. Car une femme a l’interdiction formelle de prendre les armes…  

Je l'admets, la première chose qui m'a attirée est la couverture, que je trouve magnifique. Puis le fait que ce soit une revisite de Mulan ne pouvait que me faire sauter le pas ! L’autrice nous dépeint ici une Chine menacée par des créatures assoiffées de sang qui vivent au-delà de la Grande Muraille, les Dämons, réputés pour tout massacrer sur leur passage. Les antagonistes revêtent donc un côté classique, puisqu’ils n’incarnent qu’une volonté de destruction pure et simple, mais ce n’est pas là que porte l’intérêt de l’œuvre. Le style est agréable et immerge bien dans le décor, avec de belles descriptions, et l’utilisation de termes chinois spécifiques nous en montre certaines spécificités.

L’univers est enrichi d’éléments surnaturels avec les Jian, des épées particulières et rares qui permettent d’invoquer des esprits-animaux dont la forme dépend du tempérament de son utilisateur, appelé Maître Wujing. C’est un aspect que j’ai beaucoup aimé. D’ailleurs, j’aurais été curieuse d’en apprendre plus sur elles et notamment sur la symbolique des couleurs des lames (ce point est évoqué mais laissé en suspens), mais ce n’était pas tellement le propos.

L’action est bien présente et on reconnait bien les différentes ‘phases’ de la légende (son départ, le camp d’entraînement…), quoique le twist final m’a un peu surprise. C’était intéressant de voir comment Lihua s’efforçait de rendre sa dissimulation convaincante (changement de voix, prothèses rembourrées pour simuler une physionomie plus masculine…), même si je pense qu’elle aurait pu se passer des faux pectoraux (elle passe déjà pour un gars plutôt chétif, vu sa taille, qu’iel ait peu de muscles ne devrait choquer personne). Cela étant, j’ai parfois eu la sensation d’une certaine ‘facilité’, à certains moments, ou du moins que la protagoniste avait une sacrée chance, notamment en ce qui concerne son secret.

En revanche, j’ai été un peu frustrée par le fait que quelques points aient été laissés en suspens, sans explications, notamment pour des choses évoquées à la fin. Ceci est notamment dû à une fin que j’ai trouvé trop brusque et, de ce fait, des éléments du twist final semblent manquer de cohérence ou, du moins, m’ont laissée perplexe. De la même façon, l’attitude de certains personnages peut se justifier si on y réfléchit mais rien dans le récit, ou pas grand-chose, ne le sous-entend, donnant parfois l’impression vague d’une certaine facilité sans que cela soit, non plus, incohérent (je pense en particulier à la volteface du capitaine concernant Lihua). Cela étant, ce n’était pas omniprésent au point de gâcher ma lecture.

Pour conclure, cette revisite est globalement une réussite, malgré quelques éléments de frustration, et je la recommande donc chaudement.  

Fabuleux nectar est un roman court qui sert de spin-off à la série principale de l’auteur, Le Souffle des Dieux, que je n’ai pas encore lue.


Misha a été récemment promu alchimiste royal auprès du roi Alexander. Grâce à une de ses inventions, la guerre que le royaume livre contre les Îles de la Liberté, qui réclament leur indépendance, prend un tournant qui leur est favorable. Son quotidien est cependant bouleversé par la capture de trois rebelles, parmi lesquels figure la princesse de ces îles. Rapidement, il soupçonne un piège de leur part, en particulier lorsqu'entre en jeu un mystérieux breuvage, que le peuple des îles aurait trouvé dans les fonds marins. Dès lors, il s’efforce de comprendre (et de déjouer) leurs ruses.

La couverture peut donner l’impression d’un livre jeunesse mais ce n’est pas le cas, l’histoire est plus profonde qu’elle peut en avoir l’air. A travers un récit empreint de magie, l’auteur nous livre ici une intrigue politique avec ses manigances et ses enjeux politiques et économiques, une sorte de ‘bras de fer’, si l’on peut dire, en particulier entre la princesse Séléna, qui aspire à la liberté pour son peuple, et Alexander, qui veut réaffirmer son autorité et qui espère en tirer profit économiquement, en particulier à travers Misha. Les personnages sont bien travaillés, en particulier les principaux, et il est intéressant de les voir se confronter, chacun avec ses forces et ses atouts.

En définitive, il n’y a pas d’action à proprement parlé ou très peu, mais le tout est si bien ficelé que je ne me suis pas du tout ennuyée à la lecture. Un point que j’ai apprécié particulièrement : l’univers, qui allie magie, alchimie et mythes. Par ce que le récit laisse entrevoir, on le devine riche et complexe, plus que prometteur, même si certains points sont traités assez légèrement. Je suppose qu’il est davantage développé dans la série principale et, pour ma part, ce spin-off m’a donné envie de la découvrir. Que ce soit la magie utilisée, aux bases originales, les génies, les nations évoquées... Ensuite, les descriptions sont réussies et nous offrent de très beaux paysages, grâce à une plume très belle et efficace, en même temps très visuelle et poétique.

En conclusion, j’ai beaucoup aimé ce roman et je suis curieuse de découvrir la série principale !

Le dernier oracle est le premier tome d’une trilogie d’urban fantasy mêlant des créatures de différents mythes dans une intrigue prenant place en Ecosse.


Bree est une Selkie travaillant pour la branche écossaise de la Brigade de Protection des Créatures Magiques (BPCM). Elle se consacre depuis un moment à la découverte et au démantèlement d’un trafic de créatures magiques à Edimbourg. Après un échec cuisant au cours d’une mission, elle est écartée de sa propre enquête et se voit confier la protection d’un humain fraichement débarqué des Etats-Unis, Jace, qui ne connait rien du monde magique mais qui vient de réchapper de peu à une tentative d’enlèvement par des mercenaires Elfes Noirs. Malgré cela, elle est déterminée à poursuivre son enquête, persuadée d’avoir une piste qui pourrait changer la donne…

Comme nous pouvons le suspecter avec le synopsis, les créatures magiques ont la part belle dans cette histoire et comme j’adore cela, je ne pouvais qu’en être heureuse ! Ici, elles existent tout autour de nous mais comme souvent en urban fantasy, le commun des mortels l’ignore et elles font tout pour que cela continue, en particulier grâce à la BPCM. Pour cela, le récit nous offre un beau cadre qu’est l’Ecosse du XXème siècle, avec Edimbourg et des territoires plus sauvages, servi par une belle plume, agréable et fluide, qui plante bien le décor. L’univers emprunte les créatures de différents mythes, en particulier écossais/britannique (logique), dont certaines assez peu connues et que j’ai bien aimé découvrir. Par ailleurs, chaque chapitre est précédé d’une présentation courte d’une créature magique, qui intervient souvent dans le chapitre en question, offrant quelques éléments supplémentaires pour appréhender cet univers.

Le style nous immerge rapidement dans une histoire aux allures d’enquête, où il est question d’un trafic de créatures magiques qui va vite prendre des dimensions bien plus importantes qu’escomptées... Ce que va découvrir Bree tout en s’efforçant d’assurer la protection de Jace, ce qui ne va pas être de tout repos non plus. Et l’antagoniste principal pourrait même avoir un lien avec le passé de Bree ! L’intrigue est bien ficelée, tout semble interconnecté même si, après la lecture du tome 1, pas mal de mystères demeurent et donnent envie de lire la suite.

Les personnages sont bien construits, avec une psychologie solide. La protagoniste principale, Bree, est une Selkie solitaire et défiante, agoraphobe, anti-technologie, avec un passif assez conséquent, à la suite de la perte de sa peau de manière mystérieuse et dont elle ne s’est pas remise. Elle éprouve une réelle difficulté à établir des relations avec les autres et, la plupart du temps, elle n’essaie même pas, ce qui la rend peu sympathique pour la plupart de ses collègues. J’ai bien aimé ce personnage complexe et nuancé, ainsi que sa relation avec Jace, en particulier, et ce qu’elle lui apporte, puisqu’elle lui permet de sortir peu à peu de sa réserve.

Pour résumer, j’ai beaucoup aimé cette lecture et j’ai hâte de découvrir ce que nous réserve le tome 2 !

La forêt fantastique est le premier tome d'une trilogie de fantasy parodique basée sur la quête du Graal menée par Galaad.


Pour sauver son royaume de l’invasion des peuples germains, Arthur compte sur ses chevaliers pour ramener le Graal, dont les pouvoirs pourraient leur assurer la victoire. Cependant, seul un être pur serait en mesure de le trouver, ainsi ses espoirs reposent essentiellement sur Galaad. Galaad se lance donc, comme tant d’autres, sur les traces de Joseph d’Arimathie. Sur son chemin, il croise une très belle fée dont il repousse les avances. Vexée, celle-ci lui lance un enchantement, le rendant désirable pour toute femme, histoire de lui compliquer la tâche avec de multiples tentations qui jalonneront son chemin.

On a donc ici un roman de ‘chevalerie’ plutôt délirant qui se centre sur la quête de Galaad, et surtout sur les ennuis divers qu’il va rencontrer – dont une bonne part sous la forme de jolies femmes, en particulier une princesse qui veut l’épouser. L’univers contient de très nombreuses références (parfois anachroniques) à d’autres mythes, religions, et même contes de fées et chansons populaires, ce qui donne un sacré mélange rocambolesque et fantaisiste plutôt intéressant. Peu de personnages récurrents appartiennent à la légende arthurienne, en définitive. Certains jeux de mots m’ont bien plu.

Les personnages présentés ici ne correspondent pas vraiment, voire pas du tout, à la version officielle. C’est en particulier le cas de Galaad, qui se veut pur mais se révèle plus que désireux de mettre fin à sa chasteté, et il se trouve qu’il n’est pas si désintéressé de manière générale. Je n’ai accroché à aucun d’entre eux, pas plus qu’aux relations qu’ils entretiennent. Je pense en particulier la ‘romance’ qui s’établit entre la princesse et lui, que j’ai trouvé trop mièvre et, de manière générale, les histoires de séduction et cie avaient trop d’importance à mon goût. Si cela allait au début, la répétition est vite devenue redondante.

Par conséquent, en matière d’intrigue, c’est plutôt ‘pauvre’ puisque l’essentiel repose justement sur ces histoires. Les rebondissements, si l’on peut dire, se résolvent assez vite, un peu trop simplement, d’ailleurs, et le suspense était rarement au rendez-vous (les titres des chapitres spoilaient pas mal, il faut dire). Si certaines situations se sont révélées cocasses, j’ai été peu amusée malgré tout.

En conclusion, il s’agit d’une parodie qui peut plaire mais qui n’a pas fonctionné sur moi. Je n’ai donc aucune curiosité à lire la suite.

Les Enfants de la Déesse est un roman de fantasy qui se présente sous la forme d’un intégrale de 4 livres. Je l’ai acheté en prévente auprès de l’autrice mais il sera disponible à la vente en août. 


Des années avant le récit, les Hommes ont mené de grandes purges à l’encontre des Lycanthus, une espèce habitant la Forêt et révérant la Déesse, et ont réduit les survivants en esclavage. Kaliska est de ceux-là, cependant elle a eu la chance d’être achetée par un maître bon, Leif, qui ne souhaite que son émancipation. Cependant, les projets de ce dernier tournent court à sa mort et, pire encore, Kaliska se retrouve accusée de son meurtre. Elle se voit obligée de fuir pour éviter d’être mise à mort, la conduisant vers un chemin plus qu’incertain…


L’univers est complexe et bien construit, enrichi par les morceaux de texte précédant chaque chapitre qui font découvrir des aspects difficilement voire non traitables dans le récit. Les différents personnages et leurs points de vue permettent d’appréhender différentes façons de considérer la situation et leurs évolutions éventuelles : ainsi, certains humains sont contre l’esclavage des Lycanthus voire agissent, illégalement, pour tenter d’améliorer leur sort, à leur échelle ; à l’inverse, les Lycanthus se révèlent plus ou moins radicaux dans leurs choix, que ce soit pour survivre ou par désir d’émancipation pour l’ensemble des leurs. Rien n’est tout noir ou tout blanc, ni figé comme le montre l’évolution de certains personnages, en particulier celle d’Ariel, à la suite des événements du récit. D’ailleurs, j’ai beaucoup aimé ce personnage (ce qui n’était pas gagné au début) ainsi que Kaliska, intéressants à suivre. Tous étaient riches, crédibles dans leurs motivations et leurs attitudes, leurs interactions aussi. 


Sinon, la plume de l’autrice est belle et efficace. Elle nous transporte rapidement dans le récit, qui ne tarde pas à entrer dans le vif du sujet. Beaucoup de rebondissements, le récit ne prend pas de pause, nous n’avons pas le temps de nous ennuyer. 


En somme, j’ai beaucoup aimé cette lecture, que je recommande chaudement !

Un espion aux Enfers est une parodie fantastique qui prend pour cadre le Paradis et les Enfers.

 

Comme la situation sur Terre s’aggrave, entre guerres, misère et autres qui laissent de nombreux humains en plein désespoir, de plus en plus de fidèles se détournent de Dieu. En plus de cela, très peu d’âmes remontent des Enfers, situation inédite qui en vient à l’inquiéter, tant qu’il craint une potentielle victoire de son ennemi juré, Satan ! Il envoie donc un ange peu conventionnel, Clint, en Enfer, dans le but d’espionner Satan et de saboter ses plans. Cependant, ni l’Enfer ni Satan ne ressemblent en rien à l’image que l’on s’en fait, et la mission que lui confie bientôt Satan sur Terre l’oblige à jouer un double-jeu dangereux…

Le récit revisite de manière satirique le Paradis, l’Enfer et notre société : le premier avec sa surface reluisante et ses trafics sous le tiroir (Clint est une bonne illustration) ; le second avec son cadre presque idyllique, proche de ce que l’on trouve sur Terre, son ambiance festive, sa population hyperconnectée (trop ?)... L’équivalent infernal d’Instagram joue, d’ailleurs, un rôle important dans l’histoire et dans les virages qu’elle prend. Un vrai parallèle est fait entre les deux premières entités et notre société, jusqu’à Dieu et Satan eux-mêmes, qui ont un côté très humanisé (en particulier le premier). Paradis et Enfer diffèrent ici quelque peu des croyances chrétiennes, même si on comprend vraiment à quel point avec les révélations finales. C’est plutôt bien construit dans l’ensemble, même si quelques points en particulier m’ont laissée un peu perplexe ou sceptique. Et on ne saura jamais le vrai nom de Bibiche, ni d’où elle sort…

A la lecture du résumé, je m’attendais à ce que les événements prennent une certaine tournure. Cela n’a pas été le cas et, pour le coup, ça m’a créé un peu de surprise. Le style plutôt simple, les chapitres très courts et l’alternance des points de vue nous immergent rapidement dans cette histoire plutôt courte, mais dense. Une fois lancée, tout s’enchaine assez vite et sans réel temps mort, ou assez peu ; il n’y a pas de quoi s’ennuyer même si, concernant certains passages, je me suis questionnée sur le sens que l’auteur souhaitait faire prendre au récit (en particulier les premiers avec Solange, qui semblaient un peu hors de propos). En revanche, la conclusion a été un peu trop rapide à mon goût et ne m’a pas complètement convaincue ; les derniers événements, vite expédiés, ont pris des allures de résumé, et quelques points ont été posés comme un cheveu sur la soupe.

Pour le côté humoristique, malheureusement, j’y ai été peu sensible. Pourtant, il y avait foule de clins d’œil et autres situations cocasses ! Cependant, au mieux, cela m’a prêté à sourire, j’ai peut-être ri à deux ou trois occasions, mais c’est tout. Peut-être est-ce le style lui-même qui n’a pas aidé… Enfin, cela dépend de l’appréciation de chacun.

En bref, j’ai bien apprécié cette lecture même si la séance ‘rires’ n’a pas été au rendez-vous !

Le Carnaval du démon est le premier tome d’une trilogie d’urban fantasy qui mêle cultures cajun, créole et anglo-saxonne dans une ambiance mystérieuse.


Prudence partage sa vie entre ses études et son boulot pour les payer, qui consister à jouer les guides touristiques au cœur de son bayou natal qu’elle connait comme sa poche. Cependant, son quotidien vole en éclats lorsque son université, pourtant modeste, se trouve au cœur d’une série de morts suspectes. Elle-même a failli en être lorsque sa meilleure amie se suicide sous ses yeux et qu’elle tente de la sauver ; il s’avère rapidement qu’elle doit sa survie à une entité qui a des projets pour elle, même si cela implique son sacrifice…

J’admets avoir d’abord été attirée par la couverture, que je trouve vraiment sympa, l’ambiance y est bien rendue. Puis par le spitch, avec les morts suspectes et le cadre de la Louisine avec ses croyances locales. L’histoire remplit ses promesses, même s’il n’y a pas eu tant de morts que cela au début, ce qui m’avait laissée un peu perplexe sur le coup ; cela dit, ça s’enjaille au fil du récit.

Le rythme était parfois un peu rapide au début. Cela étant, j’ai rapidement été emportée par l’histoire, qui ne tarde pas à se mettre en place, même s’il faut un peu de temps avant d’en comprendre réellement les enjeux. L’ambiance mystérieuse, parfois mystique, du bayou et de ses environs était bien rendu, on s’y voyait facilement. L’héroïne elle-même ne savait pas où elle en était, si elle était folle, ou s’il y avait vraiment quelque chose… C’est intéressant de suivre son cheminement au fil des événements qui modifient son univers et qui l’amènent à reconsidérer pas mal de choses. Cela a d’ailleurs des impacts sur elle-même, mais aussi autour d’elle, en particulier ses amis ; si elle fait de nouvelles connaissances sur qui elle peut compter, d’autres finissent par vaciller voire s’étioler. Côté romance, c’est balbutiant, ce n’est clairement pas majoritaire ni trop important, plutôt crédible, ce que j’ai apprécié.

En bref, un premier tome prometteur, plutôt court et qui se lit très vite, avec une histoire plutôt originale qui mélange mystères, conflit entre deux forces surnaturelles et croyances locales du bayou. J’ai beaucoup aimé !

Le Cold Winter Challenge s’est terminé hier, voici donc l'heure du bilan ! Défi réussi, j'ai lu au moins une œuvre dans chaque catégorie des menus choisis ; parmi la PAL que j’avais préétablie, j’ai presque tout lu, seule une lecture a été remplacée.



All I want for Christmas (Romance de Noël / Amour / Amitié)

Une BD sympa avec un beau graphisme très coloré, pas mal de représentations de minorités et des valeurs positives comme l’acceptation de l’autre et le respect envers les autres et les animaux. L’histoire entre Abe et Jacks est triste et touchante.

Un livre pour lequel j’avais pas mal d’appréhension (avec un gros risque d’être déçue) mais que j’ai beaucoup aimé. La romance centrale entre la MC et le prince est très bien passée, et n’était pas gnangnan comme craint. J’ai été particulièrement intéressée par toute l’intrigue autour des efforts de Kat pour suivre le déroulé du conte, du moins la version qu’elle connait. Avec la fin qui nous a été donné, je suis curieuse de voir ce qui sera traité dans le tome 2 !

Lettre au Père Noël (Épistolaire / Enfance / Jeunesse)

Un conte de fantasy adorable, léger et sans réel enjeu mais avec un univers original, des personnages queer et un joli graphisme coloré et tout doux qui colle bien à l’ambiance du récit.

Premier tome d’une trilogie de fantasy jeunesse dépeignant un univers sympathique, surtout dans son aspect faunistique / floristique. J’ai bien aimé ma lecture, même si elle présente des écueils de roman jeunesse (quelques facilités, un antagoniste assez classique…).

La danse de la fée dragée (fées / univers onirique / fantasy-fantastique)

L’empire électrique de Victor Fleury : lu et commenté pour le bingo juillet-décembre.

Une BD de fantasy au graphisme plaisant et coloré. L’univers est sympa à découvrir avec des shamans (sans doute inspirés des amérindiens) et leurs sentinelles capturant ce qu’ils qualifient de ‘monstres’. Le premier tome sert d’introduction à une histoire qui concerne la mère de Lothaire, disparue depuis plusieurs années et présumée morte, liée aux secrets de l’Ordre des Shamans, ce qui dépasse donc ce à quoi l’on aurait pu s’attendre (il ne s’agit pas d’une simple chasse aux ‘monstres’). J’ai beaucoup aimé ma lecture, même si le rythme est parfois un peu rapide et, de ce fait, j’ai un peu de mal à m’attacher à certains personnages.



Marrons glacés (Feel good / Gourmandise)

C’est l’histoire d’un démon, Dogma, fin palais de son état, qui désire manger une âme de cuisinier savoureuse… sauf qu’il galère à la trouver ! (leur saveur serait liée à leurs talents en cuisine) Un jour, il voit Satoru, un étudiant japonais quelconque, et décrète que c’est lui qu’il lui faut, le réceptacle parfait pour une authentique âme de chef cuisinier… sauf que ce dernier ne sait pas cuisiner. Du coup, Dogma décide de le lui apprendre afin qu’il devienne un grand cuisinier et qu’il puisse le manger, ce dont il ne s’en cache même pas à Satoru. Et il ne lui laisse pas le choix, quitte à le manipuler et à le menacer. Evidemment, Satoru va essayer de s’en débarrasser… Et voilà le plot. Je n’en attendais pas grand-chose mais, en fait, c’est drôle ! Et puis, l’influence de Dogma pousse Satoru à évoluer, lui qui se pensait incapable de rien et, du coup, laissait tout tomber. Je suis curieuse de voir ce que cela va donner par la suite !

Bonhomme en pain d’épice (Différence / Tolérance / LGBTQ+)

Un début un peu abrupt qui m’a d’abord laissé perplexe, mais la suite de la lecture m’a convaincue. Yetu est l’historienne de son peuple, les wajinru, c’est-à-dire qu’elle conserve pour eux tous les souvenirs de leurs ancêtres, qu’elle leur partage occasionnellement au travers d’un rituel. Cependant, elle le vit très mal et craint de perdre sa propre identité, peinant de plus en plus à différencier le passé et le présent, voire même d’en mourir… Ce qui va finalement la conduire à fuir. Le récit alterne entre le présent avec Yetu dans sa fuite et ses découvertes et les souvenirs du peuple wajinru, de leurs origines (les 1ers sont nés d’esclaves noires enceintes jetées par-dessus bord) à des événements plus récents. C’est l’occasion d’aborder, entre autres, l’importance du passé pour définir son identité et celle de sa communauté, et le poids que ce dernier peut exercer, au travers de Yetu. L’histoire est finalement très courte et surtout centrée sur la psychologie et cette thématique du passé, mais j’ai beaucoup aimé.

Vitrine de Noël (Roman graphique / Beaux Livres / Mangas / Etc)

Son graphisme particulier ne m’a pas convaincue, et le plot semble assez classique avec une lutte manichéenne entre deux divinités dont ce tome sert d’introduction. Les personnages me laissent assez indifférente pour le moment, le seul intérêt que j’y vois est l’aspect mythologique. Peut-être lirais-je le tome 2 pour décider si j’abandonne la lecture ou pas.



Pôle Nord (Hiver / Froid / Pays froid / Neige)

Les voyages de Lotta T1 de Marie Zimmer : lu et commenté pour le bingo juillet-décembre.

1er tome d’une série fantastique sur fond de mythologie nordique. J’ai bien aimé, même si la romance m’a moyennement convaincue. Vu la fin, ce pourrait être un OS que cela ne choquerait pas, je n’ai aucune idée de ce que l’autrice veut développer dans la suite.

Pôle Sud (Voyages / Cheminement personnel / Evolution)

Isabella Bird T6 de Taiga Sassa : lu et commenté pour le bingo juillet-décembre.

Forêt enneigée (Animaux / Écologie / Nature writing)

La chasse au Snark de Lewis Carroll : lu et commenté pour le bingo juillet-décembre.

Un conte de fantasy entre poésie et folklore du Japon sur le voyage initiatique d’une petite fille qui vit sur une ile constamment enneigée, cloitrée dans la maison qu’elle partage avec son père et ses amis animaux. Elle va découvrir la vérité sur ses origines et sur elle-même, accompagnée de ses amis. C’était très mignon, le dessin est doux et les couleurs sont belles.



Étoile des Neiges (Astronomie / Astrologie / SF)

Une BD au graphisme et à l’histoire sympas, qui introduit pas mal de personnages et pose bien le contexte du récit. J’ai bien aimé.

1er tome d’une trilogie SF. J’ai eu un coup de cœur pour l’histoire, que j’ai adoré. La construction du récit est particulière, puisqu’il se présente sous la forme d’une compilation de documents divers, des échanges, des retranscriptions manuscrites de vidéos et d’échanges vocaux, des morceaux de journal intime… C’est un peu bizarre d’avoir des documents plus ‘officiels’ rédigés dans un langage assez familier et 1/3 voire la moitié du livre rédigé en langage ‘kikoo lol’… et je suis étonnée de m’y être faite. Aussi, la caractérisation d’AIDAN et notamment son trip sur Kady m’a laissée un peu perplexe. De ce fait, dans l’ensemble, pas un coup de cœur mais presque.

Baba Yaga (Sorcière / Féminisme / Femmes de pouvoir)

L’histoire part d’un principe plutôt classique, des Invocatrices massacrées par crainte de leurs pouvoirs et les dernières survivantes pourchassées, en particulier Talli, personnage principale. Celle-ci vivait jusque-là cachée chez un seigneur, son père adoptif, mais sa trace vient d’être retrouvée. Elle est donc obligée de fuir et on suit ses pérégrinations en compagnie du chevalier chargé de sa sécurité. Je n’ai pas vraiment accroché à l’histoire, dont le rythme est parfois un peu trop rapide. Ce qui me pose le plus problème est la façon dont sont caractérisés les personnages, leurs réactions font parfois exagérées. De ce fait, ils m’ont laissée indifférente. Le graphisme est plutôt quelconque et donne parfois des têtes bizarres aux personnages. Cependant, j’ai assez de curiosité pour lire la suite.

Une ‘revisite’ de la légende arthurienne très large qui ne suit aucune version existante, ni ne s’attache à un semblant de réalité historique (ça parle d’Inquisition, entre autres) ; pas grand-chose en commun hormis plusieurs noms, le fait qu’Arthur et Morgane soient demi-frère/sœur, Merlin l’Enchanteur et l’épée de pouvoir, ici surnommée la Dent du Diable, centrale dans le récit. De ce fait, il faut vraiment se détacher de cela (et limite l’appréhender plus comme un récit de fantasy classique, ou de fantasy historique) pour être susceptible d’apprécier cette version. En gardant cela à l’esprit, j’ai bien aimé ma lecture, et le fait que ce soit moins tranché que cela semblait l’être au début avec les Paladins Rouges (les chrétiens persécuteurs des Faes) avec les conflits entre les différents Faes, d’une part, et ceux provoqués par la convoitise de l’épée de pouvoir (même si cela reste assez manichéen quand même). Par contre, un peu plus d’informations sur l’univers, et en particulier les Faes, n’aurait pas été du luxe… parce que cela reste assez succinct alors qu’ils sont très divers et centraux dans le récit. J’ai également énormément de mal à savoir où cela se passe et à quel siècle (après Charlemagne, mais ensuite ?), et quelques détails, notamment à la fin du tome, m’ont laissée un peu perplexe. Etant donné la fin, je me demande s’il est supposé y avoir un second tome. En tout cas, je suis curieuse de découvrir l’adaptation Netflix !

Yule (Mythes / Légendes / Contes / Réécriture de contes)

Une revisite de la petite sirène, tome 2 d’une trilogie de revisites semi-indépendantes se déroulant dans un seul et même monde, Ülgeriin. J’ai beaucoup aimé cette lecture, en particulier le style de l’autrice, très poétique et imagée (et avec le thème de l’eau et de l’océan, il y a de quoi faire), et l’histoire. J’ai été vraiment touchée par la souffrance des personnages, leurs histoires respectives, l’expression de leurs blessures et leurs répercussions, les traumatismes qui en découlent, qui sont bien retranscrits. Petit bémol : les clichés de la romance présents, sans que ce soit au point de gâcher ma lecture ni me faire déprécier le couple principal, mais qui m'ont régulièrement fait frémir les moustaches ; par exemple, les MC que tout le monde trouve évidemment magnifiques, quelques tirades romantiques ‘grandiloquentes’ (surtout vers la fin du roman) qui m’ont donné envie de rouler des yeux… Certains passages se répétaient parfois un peu, aussi.
Le crépuscule des dieux est une trilogie fantastique qui met en scène le Ragnarok, la fin du monde dans la mythologie nordique. J’en ai lu le tome 1.



Lif est une jeune fille normale de prime abord, même si sa ‘bizarrerie’ lui vaut d’être relativement seule. Ce qu’elle ne sait pas, c’est que sa naissance cache un secret qui va susciter les convoitises de plusieurs individus, en particulier du dieu Loki, qui voit en elle la clé de sa survie. Elle va se retrouver malgré elle mêlée à des événements qui la dépassent et en particulier au Ragnarok…

Le fond mythologique était plutôt prometteur, et c’est l’aspect ce que j’ai le plus apprécié ici, même si l’autrice a pris quelques libertés sur le mythe d’origine (Jörd est l’épouse d’Odin, par exemple). Loki est le Dieu du Mal, je l’aurais préféré plus nuancé mais je conçois que cela dépend de la façon dont on le perçoit.

Cependant, je trouve à ce livre beaucoup de ‘maladresses’, si l’on peut dire, qui font parfois penser à du jeunesse. Le style est plutôt simple et parfois un peu inégal, avec pas mal de coquilles qui trainent. La caractérisation des personnages est très variable, Loki était l’un des mieux caractérisés, à mon sens ; certains ont parfois un comportement incohérent, d’autres ne sont pas assez creusés ou ont une personnalité assez caricaturale. Je n’ai pas du tout aimé ce que l’autrice a fait de Sigyn, une sorte de cruche hyper jalouse ; on aurait pu avoir quelque chose d’intéressant si la psychologie du personnage avait été davantage creusée (le fait qu’elle continue d’aimer Loki alors qu’il la maltraite et qu’elle en vient à penser que le problème vient d’elle…) mais la question est à peine évoquée, du coup certaines de ses attitudes ne sont pas forcément cohérentes (quand elle décide de livrer Lif à Loki en particulier ; et sa jalousie maladive, partie comme ça, envolée ?). On sent également le jugement de l’autrice vis-à-vis de certains personnages, personnellement c’est un procédé qui me gêne ; d’autant que ces remarques sont assez réductrices / concernent des personnages assez caricaturaux en soi.

Ensuite, toutes les dynamiques autour de Lif, le personnage principal. Environ le tiers à la moitié des individus mâles nommés dans le récit veulent la sauter / la désirent ardemment (parce qu’elle est évidemment magnifique, pour ne rien gâcher) ; cela dit, un seul semble être réellement amoureux d’elle (même si on ne sait pas d’où ça sort, j’en suis restée assez perplexe). Ainsi, une fois l’histoire lancée, Lif passe l’essentiel du récit à se faire enlever et à s’enfuir. L’enjeu est visiblement de savoir de qui elle va tomber amoureuse, ce qui a son importance pour l’heureux élu en question puisqu’il aurait la chance de survivre au Ragnarok à ses côtés. Sauf que, pour ma part, ce n’est pas ce que je désirais lire en me lançant dans cette lecture, et le fait d'avoir beaucoup de personnages en carton n'aide pas.

Je ressors donc plus que mitigée par cette lecture. Je ne suis pas sûre de lire la suite : autant l’aspect mythologique m’intéresse, autant je crains pour le reste et notamment le côté harem autour de Lif.

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