[PAC] Un chien d’Enfer de Maxime Herbaut
Nov. 2nd, 2023 03:26 pm![[personal profile]](https://www.dreamwidth.org/img/silk/identity/user.png)
Roman one-shot de fantastique. Félix perd tragiquement sa petite amie dans un accident de voiture, auquel lui-même survit. Commence alors une lente descente aux Enfers, rongé par la culpabilité et par cette perte dont il ne se remet pas. Seul point d’ancrage : ce chien sorti de nulle part, qui le suit depuis son réveil à l’hôpital. Sauf que, plus le temps passe, plus Félix en vient à se questionner sur la véritable nature de ce chien… et ses motivations.
Comme on peut le suspecter, le récit est très porté sur la psychologie et, de fait, a un rythme plutôt ‘lent’ (pas de grosse action) avec un homme qui tombe sous l’emprise d’un démon après le décès de sa compagne. Il n’en a pas conscience au début mais certaines étrangetés concernant l’animal le poussent à douter. Il met du temps à appréhender à quoi il a affaire, avec des phases où, par ‘praticité’ ou paresse psychologique, parce qu’en même temps, ce chien est son seul ancrage dans la réalité, il n’y pense plus. Il y est donc question du deuil, de la difficulté à s’en remettre et même à accepter, à retourner vers les autres, à accepter leur bonheur quand le sien lui a été arraché, de comment cela t’amène parfois à te détacher des autres, alors que le fossé ne cesse de s’élargir… Il y a un côté ambivalent de la relation entre le protagoniste et le ‘chien’, ce dernier étant devenu indispensable au protagoniste, mais en même temps il le détache de ses relations et de la réalité ; une sorte de connexion perverse où Félix se met un moment à fermer les yeux sur beaucoup de choses pour ne pas voir vers quoi il glisse, parce que c’est plus facile. Le traitement de ces thématiques était intéressant, le style plutôt poétique s’y prêtait bien.
Les chapitres, courts, se lisent vite, et sont parfois entrecoupés de passages du texte de Sainte-Onge sur les démons qui aident à comprendre certaines choses, ainsi que des épisodes de cartoon et de l’histoire de Don Giovanni, qui comporte également un démon (histoire vue à l’opéra par Félix avec sa compagne juste avant son décès). Je dois admettre ne pas avoir compris l’intérêt de ces deux derniers mais comme les passages sont courts, cela ne m’a pas gênée outre mesure.
En définitive, il n’y a pas réellement d’épouvante, je trouve, la dimension de l’œuvre est surtout psychologique, à part éventuellement la fin et quelques passages anecdotiques. Les TW sont, évidemment, d’ordre psychologique (dépression, tentative de suicide…) mais il n’y a pas de description détaillée.
Une lecture que j’ai bien aimé et que j’ai trouvé intéressante et que je recommande.